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Lorsque l’on accompagne un proche en fin de vie, l’attitude préconisée est celle de la tolérance et de la générosité pour accueillir avec bienveillance et sans jugement toutes ses attitudes, demandes ou paroles.

Accueillir ses paroles et ses angoisses éventuelles

Etre conscient des différentes phases (les 5 étapes du deuil) permet aussi de savoir où se situe son proche en fin de vie et de s’adapter à lui. On peut apaiser, s’il y en a, des doutes, des angoisses ou certains de ses regrets.

« Pour y parvenir, il vaut mieux éviter de fermer la discussion par des formules d’évacuation des problèmes comme : « Ce n’est pas grave ! » ou « Arrête de penser à cela ! », mais au contraire laisser le mourant exprimer sa tristesse, ses peurs, tout ce qu’il a sur le cœur. Si on ne sait pas quoi répondre, on peut peut-être simplement se montrer empathique et dire : « Je comprends, je suis de tout cœur avec toi » en accompagnant ses paroles d’un geste bienveillant », propose Valérie Seguin, la réalisatrice du documentaire et auteure d’un livre sur le sujet intitulé Les trois jours et demi après la mort de mon père.

On peut aussi aider le mourant à réparer une relation si c’est possible, à avoir un regard plus positif sur lui-même en lui rappelant ses qualités, ses actes positifs, tout l’amour qu’on lui porte, etc… L’aider à s’apaiser en somme.

Lire aussi : Accompagner un enfant en fin de vie, un processus douloureux


Accompagner un proche en fin de vie : oser exprimer ses craintes

Pourquoi ne pas avouer notre tristesse au mourant, lui faire part de notre mal-être à l’idée de son départ ?  « Il est important de lui dire si l’on se sent dépassé ou que l’on ne sait pas comment se comporter à ses côtés. Se confier garantit un échange sincère et peut aider le mourant à se sentir utile en nous guidant voire en nous consolant », souligne Valérie Seguin.

Car accompagner le mourant, c’est accepter l’inexorabilité de la mort qui vient. C’est un chemin qui peut être fait ensemble. En acceptant de le laisser partir, en le rassurant sur le fait qu’on parviendra à surmonter sa peine, on lui garantit de partir serein.

À lire : Signes fin de vie : voici ce que vous pouvez observer

Interpréter les visions de son proche en fin de vie

« J’ai vu ma mère, là devant moi. Je suis sûr de ce que j’ai vu, je ne rêvais pas, je regardais les infos à la télévision et elle est apparue », « Regarde, Victor est là… »… Peut-être avez-vous déjà entendu un proche en fin de vie vous faire part de la présence de quelqu’un dans sa chambre. Souvent, on met ça sur le compte de la fatigue et on croit à des hallucinations.

Dans ce documentaire, deux médecins en soins palliatifs affirment que ce phénomène est très courant et souvent annonciateurs d’un décès. « C’est en effet un indicateur. Personnellement, j’ai eu deux décès dans ma famille et les deux personnes décédées ont eu des visions deux jours avant leur mort. L’une des personnes était ma grand-mère. Elle m’a parlé de visions de ce genre alors qu’elle n’était pas mourante. Cela m’a interpelée et je suis retournée la voir le lendemain de peur qu’elle décède rapidement. Ce fut le cas, elle est « partie » quelques heures après », raconte la réalisatrice.

Elle regrette que ce phénomène soit peu connu. « Mon père en a été extrêmement troublé d’autant plus qu’il était farouchement athée, très fermé à l’idée d’une réalité autre que celle de notre vie terrestre. » Faire davantage connaître ces visions de fin de vie aideraient les mourants à en parler sans crainte.

Lire aussi : Derniers Secours : un cours pour mieux accompagner la fin de vie de nos proches

Respecter son déni

Beaucoup de médecins s’accordent sur la nécessité de dire la vérité à un patient sur sa fin imminente. Et si on n’a pas envie de savoir que sa mort est proche ? En effet, certains patients ne veulent pas savoir. Certains restent ancrés au premier stade du déni, pour eux la mort est inenvisageable. Il est possible que cela cache des craintes, des angoisses et afin de les aider à les dépasser, on peut tenter de comprendre pourquoi ces patients ne veulent pas aborder ce sujet.

« On peut lui poser quelques questions : « C’est quoi pour toi la mort ?», « À ton avis, y a-t-il quelque chose après ? » ou encore « As-tu peur de la mort ? ». Néanmoins cela doit se faire dans le respect des personnes, surtout si elles se ferment », propose la réalisatrice qui a elle-même accompagné son père. Elisabeth Kübler-Ross écrit à ce sujet : « Certains peuvent rester au premier stade, notamment s’ils ont pratiqué le déni tout au long de leur vie ; ils restent fidèles aux besoins de défense qui sont les leurs, ce choix leur appartient et nous devons le respecter. »

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