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Dans nos sociétés où l’espérance de vie s’allonge de plus en plus grâce aux progrès de la médecine, la mort est devenue presque une étrangère. De plus en plus repoussée au sein d’institutions comme l’hôpital ou les EHPAD, on meurt de moins en moins chez soi, entourés de ses proches. Les signes de fin de vie sont donc inconnus pour la plupart des gens. Néanmoins, s’y les connaître et s’y préparer peut vous aider à mieux accompagner vos proches dans la mort, et à accueillir le chagrin que provoquera leur départ. Un moyen sans doute d’entamer les cinq étapes du deuil plus sereinement.

Les premiers signes de fin de vie : l’organisme ralentit 

Comme pour les signes de fin de vie chez une personne atteinte d’Alzheimer, un des premiers signes est celui du ralentissement du corps. Cet abandon progressif passe généralement par un affaiblissement du corps dû et incarné par plusieurs facteurs. 

Un signe notoire de fin de vie : la perte d’appétit  

Une perte d’appétit est un signe généralement observé avant la mort. Le mourant ne ressent plus nécessairement le besoin de se nourrir ou de boire. Ce refus n’est pas spécialement inquiétant. Il indique et entraîne un ralentissement de l’organisme. Celui-ci a moins besoin de s’alimenter, mais cette baisse de l’alimentation et de l’hydratation participe également de son ralentissement. 

Que faire ? Ne pas forcer votre proche à manger, mais veillez à ce qu’il reste hydraté, en humectant ses lèvres, en utilisant des glaçons, ou en privilégiant des aliments à haute teneur en eau, et faciles à manger, comme les oranges ou la pastèque. 

Le ralentissement de l’activité rénale 

La diminution de l’alimentation et de l’hydratation du mourant sont également des signes de fin de vie. Ils participent au ralentissement de l’activité rénale de votre proche. Ses urines auront tendance à s’espacer, et à se brunir, jusqu’à prendre la couleur du thé. 

Que faire ? Il ne faut pas s’inquiéter, c’est un signe parfaitement normal. Vous pouvez néanmoins aider les reins en évitant les aliments salés ou contenant du sodium, et en privilégiant ceux dits alcalinisants comme les fruits et les légumes frais.

À lire : EHPAD : Faut-il transgresser pour progresser dans l’accompagnement de la fin de vie ?

L’affaiblissement extrême du corps en fin de vie

Ce ralentissement du corps et des capacités physiques peut également se traduire par un affaiblissement extrême de votre proche. Celui-ci peut avoir de plus en plus besoin de dormir, jusqu’à ne se réveiller plus que quelques heures par jour. La moindre activité ou interaction peut devenir pénible voire impossible. 

Que faire ? Respectez la fatigue et le besoin de sommeil de votre proche. Parlez doucement, évitez les chocs émotionnels ou le bruit. Néanmoins, soyez conscient que même si votre proche réagit peu, ou semble dormir, l’ouïe n’est pas impactée. Votre proche continue donc de vous entendre. N’hésitez pas à lui parler normalement, ou à le toucher doucement pour lui signifier votre présence. 

Les extrémités froides 

Le ralentissement des battements du cœur et la concentration de l’énergie vers les organes vitaux peuvent participer au rafraîchissement des extrémités. Votre proche ne ressentira pas nécessairement de sensation de froid, mais vous pouvez toutefois tenter de réchauffer ses membres en les couvrant ou en utilisant une bouillotte. Faites bien attention à ne pas brûler ou irriter la peau du mourant qui devient plus sensible à l’approche de la fin. 

Le changement de couleur de la peau 

Le ralentissement de l’organisme diminue la pression sanguine, ce qui peut rendre la peau blafarde, voire bleutée et très sensible aux irritations. Les articulations peuvent rougir, et devenir douloureuses.

Que faire ? N’hésitez pas à masser délicatement le corps de votre proche avec des huiles ou des crèmes hydratantes très grasses afin de conserver une hydratation et une élasticité suffisante pour que la peau ne tire pas. 

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La perte progressive des fonctions physiques en fin de vie  

En fin de vie, le ralentissement de l’organisme peut manifester des signes allant jusqu’à l’arrêt de certains organes, ou fonctions physiques. 

L’incontinence 

En fin de vie, les muscles du sphincter et/ou de la vessie peuvent devenir difficiles à contracter, voire se relâcher entièrement.

Que faire ?  Pour contrer cela, et ne pas créer de l’inconfort chez votre proche, vous pouvez recourir à des sous-vêtement adaptés comme des couches pour adultes. Pensez également à changer les draps régulièrement, ou utilisez des protections à placer sur votre linge de maison. Si votre proche est à l’hôpital, le personnel soignant peut recourir à l’utilisation d’une sonde, pour recueillir les urines et autres déjections. 

Les difficultés respiratoires 

L’affaiblissement peut être tel que la respiration elle-même peut devenir laborieuse. Appelée respiration de Cheyne-Stokes, celle-ci consiste en une forte et profonde inhalation suivie d’une pause qui peut durer de cinq secondes à une minute complète, avant une forte reprise de la respiration puis de nouveau un épuisement. Vous pouvez également observer des “râles”, ou de bref étouffements. 

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Que faire ? Encore une fois, ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal. Néanmoins, vous pouvez faciliter la respiration de votre proche en lui redressant légèrement la tête avec des coussins, ou en le penchant sur le flanc. 

Le gonflement des extrémités 

Le ralentissement, voire l’arrêt de l’activité rénale provoque une accumulation des liquides dans les zones éloignées du cœur. Ainsi vous pouvez observer un gonflement des extrémités telles que les pieds et les chevilles

Que faire ? En général, ce signe indique que la fin de vie est très proche. C’est une conséquence de l’agonie.

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Les signes de fin de vie psychologiques  

Les signes de fin de vie tels que le ralentissement du corps, et l’arrêt de certaines fonctions physiques, peuvent être accompagnés de changements comportementaux et psychologiques.  

L’isolement avant le décès

A l’approche de la mort, du fait de son affaiblissement, votre proche peut montrer un grand désintérêt pour les gens, les situations et les gens qui l’entourent. Celui-ci peut cesser de parler, ou sembler absent, voire refuser toute interaction sociale. 

Que faire ? Ne le prenez pas personnellement. Ce rejet n’a rien à voir avec votre relation antérieure avec le mourant. N’hésitez pas à maintenir un lien social et une présence pour accompagner votre proche dans la mort. 

La perte de repères en fin de vie

Une perte de repère, voire des semblants de démence peuvent avoir lieu. Votre proche peut s’adresser à des gens qui ne sont pas présents dans la pièce ou plus de ce monde. Cette perte de repère peut conduire le mourant à ne plus vous reconnaître, ou à ne plus savoir où il se trouve. Cette période de l’agonie peut être difficile à vivre.

Que faire ? Ne paniquez pas. Rassurez votre proche, et re-expliquez-lui qui vous êtes et où il se trouve autant de fois qu’il le faut. Néanmoins, s’il s’adresse à des gens absents, ou semble délirer, n’essayez pas nécessairement de le raisonner, et accueillez ces paroles. 

Une amélioration temporaire 

L’agonie peut également créer des moments d’améliorations temporaires impressionnants. Pendant quelques minutes ou une journée entière l’état du patient s’améliore, voire revient à la normale de façon inexpliquée. Ce rétablissement apparent est, en réalité, souvent le signe d’une mort très prochaine.

Que faire ? Ne contredisez pas votre proche si celui-ci se sent guéri. Accueillez son bonheur, et ce moment de grande lucidité pour partager quelques derniers instants de joie en sa compagnie. Gardez néanmoins à l’esprit que, bien que très convaincants, ce semblant de rétablissement miraculeux est souvent temporaire. 

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