Les cinq étapes du deuil ont été défini par Elisabeth Kübler-Ross : le déni, la colère, la marchandage, la dépression, l’acceptation. Ces étapes du deuil aident à mieux comprendre les comportements et changements psychologiques des patients. Cette psychiatre est une pionnière de l’approche des « soins palliatifs » pour les personnes en fin de vie et de l’accompagnement aux mourants. Elle a accompagné des milliers de personnes en fin de vie, et fut la première à étudier et formaliser les différents stades par lesquels passe une personne lorsqu’elle apprend qu’elle va mourir. Mais également comment réagit l’entourage après le décès d’un proche. En 1999, elle fut classée par le magazine « Time » parmi les cent plus importants penseurs du 20e siècle.
Lors de son travail, Elisabeth Kübler-Ross fait face à la “conspiracy of silence”, culture du silence. Dans le milieu hospitalier, les médecins refusent d’évoquer la mortalité. Malgré les critiques de ses pairs, elle poursuit son étude et publie en 1969, son livre On Death and Dying (Sur le chagrin et le deuil) qui aborde pour la première fois les cinq étapes de deuil.
Première étape du deuil : le déni
Parmi les deux cent patients mourants que nous avons interviewé, ils réagissaient de façon similaire avec cette phrase, « Non, pas moi, ce n’est pas possible ». Elisabeth Kübler-Ross, On Death and Dying
C’est la phase initiale des étapes du deuil : la réaction au choc au moment d’apprendre la perte. En même temps que nous essayons de digérer la réalité de notre perte, nous essayons également de surmonter la douleur émotionnelle qui vient avec. Cette réaction est marquée par le refus de croire que nous avons perdu un être cher. C’est surtout le cas si nous venons de parler récemment à cette personne. Notre esprit peut donc prendre un certain temps à s’adapter à cette nouvelle réalité.
C’est généralement une phase assez courte mais intense, durant laquelle la raison et les émotions semblent engourdies. Par exemple, « certains [endeuillés], pendant plusieurs jours, ne verseront pas une larme. En effet, face à la violence des émotions, il s’est produit au sein du psychisme comme une rupture du disjoncteur. », explique la psychologue Isabelle Levert. C’est vers la fin de cette première étape que l’endeuillé va être brutalement confronté à l’absence du défunt.
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Deuxième étape du deuil : la colère
Lorsque le déni n’est plus possible, il est remplacé par un sentiment de colère, de rage et de ressentiments chez les patients. Elisabeth Kübler-Ross, On Death and Dying
Parmi les étapes du deuil, vient ensuite la colère… « Pourquoi moi ? C’est totalement injuste ! ». Une amie proche, dont la mère est décédée il y a une quinzaine d’années d’un cancer. Elle m’a raconté la transformation totale du caractère de sa mère à l’approche de la mort. Cette dernière qui, jusqu’alors, s’était toujours montrée très douce avec son entourage, s’est transformée dans ses derniers jours de vie. Elle était ulcérée par l’injustice de sa maladie et sa détresse psychologique s’exprimait par une vive agressivité. « A l’époque, je ne comprenais pourquoi un tel changement dans son comportement. C’est dommage car si j’avais su que c‘était une phase normale, j’aurais pu l’accompagner différemment », a déploré mon amie.
Derrière cette réaction de colère se dissimulent bien souvent du chagrin et des peurs non exprimées. Il faudrait idéalement que les proches ne prennent pas trop personnellement cette agressivité et qu’ils n’y répondent pas par du rejet même si les paroles entendues sont désagréables. Il faudrait, bien au contraire, aider le mourant à extérioriser le chagrin et les angoisses cachés derrière son énervement et parvenir à y répondre par de la douceur, de l’empathie.
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Troisième étape du deuil : le marchandage
Lors de nos interviews sans audience, nous avons été surpris du nombres de patients ayant promis de « dédier leur vie à Dieu » ou « au service de l’Église » en échange de plus de temps. Elisabeth Kübler-Ross, On Death and Dying
Face à une perte, il arrive que nous nous sentions si désespéré que nous sommes prêt à tout pour atténuer la douleur. L’idée de perdre un être cher peut amener à faire des négociations avec soi-même afin de trouver une compensation au vide ressenti. Des négociations telles que : « Mon Dieu, je promets de changer ma vie si vous laissez cette personne vivre » sont souvent orientées vers un pouvoir supérieur. Vers quelque chose de plus grand que nous qui pourrait changer le destin de notre proche. C’est ce sentiment d’impuissance qui nous pousse à réagir de la sorte. Cela donne un semblant de contrôle sur quelque chose qui n’est pas de notre ressort. Au final, cette phase est essentiellement une illusion.
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Quatrième étape du deuil : la dépression
Le patient en phase terminale ne peut plus nier sa condition. Il doit faire face à davantage d’examens et d’hospitalisation. Lorsqu’il observe de plus en plus de symptômes ou devient de plus en plus faible et maigre, il ne peut plus en rire. Elisabeth Kübler-Ross, On Death and Dying
Au cours de ce processus du deuil, la dépression fait partie des étapes du deuil la plus longue et souvent la plus difficile. Elle peut durer des mois et même se prolonger pendant plusieurs années. C’est le moment où notre imagination se calme et où nous commençons lentement à se confronter à la réalité. Marchander n’est plus une option à présent puisque la panique ressentie initialement commence à s’apaiser. Le « brouillard émotionnel » se dissipe. Ce stade est caractérisé par une grande tristesse, une insociabilité et une diminution d’énergie. La personne est immergée totalement dans sa détresse, alimentée par des sentiments de culpabilité et une remise en question permanente. C’est aussi une période qui peut sembler interminable puisque les émotions qui nous submergent nous paraissent insurmontables.
Il peut arriver que « les proches ont la sensation que leurs efforts [pour apaiser l’endeuillé] sont vains. Ils s’essoufflent et se découragent. L’impuissance qu’ils ressentent leur est désagréable. Quelques fois ils se montrent agressifs envers l’endeuillé. « Bouge-toi ! », « Secoue-toi ! », lui disent-ils. « Mets-y un peu de bonne volonté ! », explique Isabelle Levert.
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Dernière étape du deuil : l’acceptation
Si le patient a eu assez de temps et a été accompagné lors de ses précédentes phases, il atteint la dernière étape du deuil. Lors de laquelle il n’est ni déprimé ni énervé à propos de son « destin ». Elisabeth Kübler-Ross, On Death and Dying
C’est la dernière étape des étapes du deuil. Lorsqu’on arrive à cette phase, cela ne veut pas dire que nous ne ressentons plus la douleur de la perte. Cependant, c’est une phase de reconstruction où nous nous résignons à accepter la réalité de la situation. C’est aussi la période pendant laquelle la vie reprend son cours. La personne endeuillée commence petit à petit à remonter la pente. Elle retrouve son énergie mais aussi l’ensemble de ses facultés psychiques et psychologiques. Ainsi, elle arrive à aller de l’avant et à organiser sa vie en fonction de la perte.
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La courbe des 5 étapes du deuil de Kübler-Ross
Ces cinq étapes du deuil de Elisabeth Kübler-Ross représentent un guide utile pour comprendre ce que traversent les mourants. Néanmoins cela reste théorique ; dans la réalité, les patients ne passent pas tous – ou pas de la même manière – par ces différentes phases.

L’avis des psychologues sur ces 5 étapes du deuil
Aujourd’hui, les individus évaluent leur état émotionnel au cours de leur processus de deuil en s’appuyant sur ces étapes du deuil. Toutefois, l’origine du modèle des 5 étapes du deuil de Kübler-Ross a été schématisé pour correspondre à un deuil de soi-même. En 2017, les deux chercheurs en psychologie Marguerite Stroebe et Henk Schut ainsi que le spécialiste gérontologue Kathrin Boerner, ont publié une étude dont le but est de mettre en garde des professionnels de la santé concernant les personnes endeuillées induites en erreur à travers les étapes du deuil.
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