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L’hypnose ericksonienne est une thérapie brève enseignée depuis plus de 70 ans. C’est le psychanalyste Milton Erickson qui a découvert cette technique en réalisant, sans le savoir, de l’auto-hypnose pour soulager sa souffrance physique. C’est un type d’hypnose dite conversationnelle, utilisée pour modifier des comportements, des croyances et des peurs. « Le thérapeute va tenter de comprendre la structuration de la pensée de son patient en discutant avec lui », explique Myriam Ballarati-Mestre, praticienne en hypnothérapie. Chez les personnes ne parvenant pas à faire leur deuil, l’hypnothérapie peut être une aide précieuse.

Que se passe-t-il lorsque le deuil est bloqué ?

Les personnes endeuillées ne parviennent pas à faire leur deuil en raison d’un traumatisme en lien avec le décès. Il est le fruit d’un processus interne, qui s’effectue au niveau neuronal, en seulement quelques secondes. Par exemple, lors de l’annonce d’un décès, il est courant qu’un traumatisme se crée. La personne va alors

  • intégrer l’information et la ranger au bon endroit du cerveau,
  • ne pas l’intégrer et laisser l’information tourner dans une boucle sans fin.

Cette condition de blocage entraîne généralement 3 symptômes chez les clients de Myriam Ballarati-Mestre : « un état dépressif, un fort sentiment de culpabilité et une impossibilité à résoudre une souffrance qui paraît enkyster ». La praticienne a récemment eu le cas d’une jeune femme de 20 ans, qui, ayant perdu sa tante lors de son enfance, n’a pas réussi à faire son deuil. « Sa maman lui a fait part du décès très tard, bien après la mort de sa tante bien qu’elle avait connaissance que celle-ci était malade. Ma cliente a alors développé une forte culpabilité du fait de ne pas avoir eu la possibilité de lui dire adieu».


Pourquoi l’hypnose est bénéfique dans le cadre du deuil ?

Dans le cadre du deuil, l’hypnose va chercher à agir directement au niveau neuronal pour débloquer l’information qui n’a pas été rangée correctement.

« Pour agir sur le traumatisme, il est nécessaire d’ouvrir la porte afin de permettre au souvenir d’aller se ranger au bon endroit plutôt que de tourner en boucle ». L’hypnose va alors être le moyen pour une personne endeuillée de modifier son rapport avec le décès en question. Selon Myriam Ballarati-Mestre, « une ou deux séances d’hypnose sont généralement bénéfiques pour lever l’état de dépression, de souffrance ou de culpabilité chez une personne endeuillée ».

Si cette condition est enkystée depuis des années, le travail peut se révéler plus profond et plus long. Toutefois, les effets de l’hypnothérapie durent sur le long terme car la technique agit directement au niveau neuronal.

Lire aussi : Les 5 étapes du deuil : comment les reconnaître ?

Comment se déroule une séance d’hypnothérapie dans le cadre du deuil ?

Lors d’une séance d’hypnose, l’hypnothérapeute applique un protocole en trois étapes.

  • La conversation : Elle va permettre de cerner la situation ainsi que l’élément déclencheur du blocage, c’est-à-dire l’événement en lien avec le décès qui a créé un nœud, un traumatisme.
  • Le « contrat thérapeutique » : la praticienne invite son patient à déterminer le résultat à atteindre à l’issu de la thérapie. Elle va demander « qu’est-ce que vous voulez à la place de X ». Par exemple, « je veux être capable de parler du décès de mon père sans pleurer ». Puis, le patient devra également choisir la date à laquelle il obtiendra ce résultat. Ces éléments de mesure sont propres à chacun.
  • La transe : lorsque les objectifs à atteindre sont fixés, le patient va pouvoir entrer en transe avec l’aide de l’hypnothérapeute. Il va pouvoir se connecter avec son potentiel créatif, afin de recréer les scènes responsables du blocage du processus de deuil afin de déprogrammer le ou les traumatismes. « Mon patient se trouve dans un état de conscience particulier. Je le fais entrer dans une transe. Il est conscient de ce qu’il se passe et en capacité de se connecter avec son inconscient », explique Myriam Ballarati-Mestre.

Quels sont les avantages de la thérapie brève ?

Les thérapies longues existent depuis plus de 120 ans. Elles s’intéressent au pourquoi les choses arrivent. Par exemple, pourquoi je suis déprimée ou pourquoi j’ai cette phobie. On comprend les choses, mais ça prend du temps et le patient n’est pas dans l’action.

À l’inverse, les thérapies brèves, plus récentes, vont s’intéresser au comment. Elle repose sur le principe de réalité. Lorsqu’à l’étape conversationnelle la personne endeuillée admet « je n’arrive pas à faire mon deuil ». Elle va ensuite chercher des pistes de guérison et établir une date à laquelle celle-ci devra être terminée. « Là où l’hypnose est unique, c’est qu’on travaille avec l’inconscient, ce réservoir de ressources infini qui permet d’accéder à la guérison », explique Myriam Ballarati-Mestre. Il y a donc une différence entre ce qu’on attend d’un psychologue et ce qu’on attend d’un hypnothérapeute.

À lire également : Art thérapie et deuil : un chemin vers l’apaisement

L’hypnothérapie dans le cadre du deuil est-elle accessible à tout le monde ?

Dans le cadre du deuil, l’hypnose peut être employée à partir de 6-7 ans. Il est important que l’enfant soit assez âgé pour pouvoir s’exprimer et recevoir les informations demandées lors de l’étape conversationnelle de la thérapie. Seule différence dans le cas d’un patient enfant : « Ils partent en transe naturellement et très vite, car ils ont une super connexion à l’imaginaire », explique Myriam Ballarati-Mestre.

L’enjeu d’une séance avec un enfant sera donc de se mettre à leur niveau. Pour cela, il existe du matériel de travail spécifique, comme le jeu de carte créé par Lise Bartoli. Il leur permet de raconter une histoire à travers les cartes et faire des liens conscients et inconscients.

Comment choisir son hypnothérapeute ?

Myriam Ballarati-Mestre nous livre deux conseils pour choisir son hypnothérapeute dans le cadre du deuil :

  • La proximité : « il est important de choisir un professionnel à proximité de son domicile car on peut avoir besoin d’y retourner plusieurs fois. Il est également nécessaire d’assister aux séances en présentiel. Si le distanciel s’est développé avec l’arrivée du Covid-19, l’hypnothérapie est moins efficace sans un accompagnement en présentiel. »
  • La relation de confiance : pour choisir son hypnothérapeute, vous pouvez vous fier au bouche à oreille ou lire les avis d’autres patients du professionnel. Il est important d’arriver à la première séance en étant en confiance.

Si ces conditions doivent être respectées pour assurer un bon suivi, la praticienne rappelle que « les critères de sélection d’un professionnel de l’hypnose restes personnels ». Il arrive que certaines personnes choisissent un homme ou une femme par exemple.

Si vous avez besoin d’aide pour faire votre deuil, il existe également d’autres thérapies comme l’EMDR, l’ICV ou l’EFT.

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