Un évènement, une histoire à partager à la communauté Happy End ? Je partage mon témoignage

Très vite après la perte de notre enfant, on attend de nous que l’on « fasse » notre deuil, qu’on « tourne la page », choses complètement impensables lorsque l’on a perdu ce qu’on avait de plus cher au monde. Pourtant, rares voire parfois absentes sont les personnes à encourager un parent endeuillé à prendre le temps qui lui sera nécessaire. D’ailleurs, il suffit de voir à combien de jours d’arrêt on a le droit quand on perd son enfant. Révélateur de cette obligation à vite s’en remettre et, surtout, redevenir opérationnel.

On s’accroche à un sourire de façade 

Alors plus le temps file, plus on passe maître dans l’art de la dissimulation. Chaque jour, on s’accroche un sourire de façade dès que l’on passe sa porte, parce qu’il le faut, parce que personne ne peut comprendre qu’après trois ou cinq ans, on puisse encore pleurer n’importe quand. Cet effort permanent épuise, isole et a l’effet inverse: on ne va pas forcément mieux.

Reconnaître qu’on ne va pas bien est risquer de se voir étiqueté « auto complaisant » ou encore traversant un deuil devenu « pathologique ». Dans cette société qui apprend à cacher les larmes comme choses honteuses, on refuse tout autant le chagrin qui ne passe pas. Pourtant, perdre son enfant, on ne le digère jamais. Alors, parfois, on va bien. Et d’autres, on n’en peut plus.


Il est normal d’aller mal 

Il n’y a pas de honte à pleurer son enfant, après 6 mois, 5 ans ou 20 ans. C’est sain. On évacue le trop-plein, on en a besoin.
Ce n’est pas anormal d’aller se recueillir sur sa tombe, de changer les fleurs, d’allumer une bougie. C’est ainsi qu’on prend soin de sa blessure à l’âme. Personne ne guérit d’une blessure grave en l’ignorant. Le deuil c’est pareil.

Dans cette société qui vit à toute vitesse et qui nous demande de suivre sans jamais faillir, cette société qui musèle soigneusement toute expression de tristesse ou de mal-être, il est normal d’aller mal. On a des jours avec et des jours sans. Même après des années. On ne le digère jamais.

Ce témoignage a été publié par Coralina Den, créatrice du compte Instagram @air_et_ailes

Lire aussi : 

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Happy End, responsable de traitement, collecte et publie vos commentaires pour vous permettre de partager vos avis. Nous vous invitons à ne pas communiquer vos données personnelles sensibles car votre commentaire va être public. Pour plus d’informations sur le Traitement de vos Données à caractère personnel par Happy End, veuillez consulter notre politique de confidentialité.

Je vis un deuil

Chaque deuil est unique. Nous vous proposons un accompagnement adapté à votre situation.

Des articles sélectionnés pour vous

Congé décès enfant : les députés votent pour l’allongement du congé à 12 jours

Congé décès enfant : les députés votent pour l’allongement du congé à 12 jours

Non, mon fils n’est pas un ange

Non, mon fils n’est pas un ange

Je devais préparer le berceau de ma fille, j’ai organisé ses obsèques…

Je devais préparer le berceau de ma fille, j’ai organisé ses obsèques…

“Les pierres qui chantent”, un geste d’hommage collectif mondial

“Les pierres qui chantent”, un geste d’hommage collectif mondial

Fêter l’anniver-ciel de Maëlyne nous aide à la faire vivre malgré sa mort

Fêter l’anniver-ciel de Maëlyne nous aide à la faire vivre malgré sa mort

Elle imagine une urne funéraire pouvant contenir du lait maternel

Elle imagine une urne funéraire pouvant contenir du lait maternel

Les enfants nés sans vie ont désormais le droit de porter un nom de famille 

Les enfants nés sans vie ont désormais le droit de porter un nom de famille 

Une pétition contre les frais bancaires appliqués à la clôture du compte d’un enfant décédé

Une pétition contre les frais bancaires appliqués à la clôture du compte d’un enfant décédé

Pourquoi le deuil périnatal n’est-il pas un deuil comme un autre ?

Pourquoi le deuil périnatal n’est-il pas un deuil comme un autre ?

J’ai choisi de vivre ma fausse couche en pleine nature

J’ai choisi de vivre ma fausse couche en pleine nature