Parler de fin de vie, c’est parler de qualité de vie
En EHPAD, la mort n’est pas une surprise : elle fait partie du quotidien.
Et pourtant, chaque décès peut bouleverser, parce qu’il réveille les précédents, parce que parfois, un lien avec le résident s’est tissé, parce qu’on redoute de l’annoncer aux autres résidents.
Dans les couloirs, on apprend à composer avec l’absence, à gérer ses émotions, à continuer malgré tout.
« En EHPAD, la mort fait partie du travail, mais on ne nous apprend pas à l’apprivoiser », confie Sophie, aide-soignante en EHPAD à Angers.
Ces professionnels, souvent au plus près des résidents et des familles, oscillent entre émotion, épuisement et sentiment d’impuissance. Une formation accompagnement fin de vie en EHPAD, c’est leur permettre de trouver des repères, des mots, et un espace pour respirer.
L’EHPAD, un lieu de vie jusqu’au bout
Pour beaucoup de résidents accueillis, l’EHPAD est leur dernier domicile. Un lieu où l’on demeure, rit parfois, tisse du lien, mais aussi où l’on meurt. Accompagner cette étape, c’est reconnaître que la fin de vie fait partie de la vie, et que la dignité ne s’arrête pas au dernier souffle.
« Mourir en EHPAD, c’est encore vivre jusqu’au bout », rappelle Marie-Odile Vincent, dans son livre “Fin de vie en EHPAD, parlons-en !”. Elle plaide pour que la mort retrouve sa place, ni taboue, ni médicalisée à l’excès. Donner du sens à ces moments suppose une culture partagée, une parole collective, et une vraie préparation.
Aujourd’hui, pourtant, beaucoup d’équipes se sentent encore démunies. La fin de vie n’est pas un sujet simple à aborder dans un environnement où le rythme, les protocoles et les urgences dominent.
Une formation à la fin de vie et soins palliatifs adaptée aide à poser le cadre, à faire le lien entre technicité et humanité, entre soin et présence.
Se former pour mieux accompagner
Un besoin de repères et de parole
« On parle des transmissions, des médicaments, des chutes… mais jamais de ce que tout cela provoque en nous », confie Claire, cadre de santé dans un EHPAD à Lyon. La mort, quand elle survient, met souvent les équipes à l’épreuve.
Les formations offrent un espace pour dire, réfléchir, comprendre ses réactions. Elles réhabilitent l’écoute et la cohésion d’équipe, souvent étouffées dans le quotidien.
Dans la formation Accompagnement de la fin de vie de façon professionnelle et humaine, les professionnels apprennent à conjuguer posture éthique, communication apaisée et prévention de l’usure émotionnelle. On y parle du cadre légal, de l’empathie, de la justesse relationnelle, mais aussi de soi, parce qu’on ne peut pas accompagner si l’on ne prend pas soin de soi.
Pour aller plus loin, regardez la vidéo « EHPAD : Comment mieux accompagner la fin de vie ? » disponible sur YouTube
Des parcours adaptés aux besoins de chaque structure
Chez Happy End, les formations couvrent tous les niveaux d’implication : des modules courts pour renforcer sa posture soignante auprès des résidents :
- Informer sur les directives anticipées et la personne de confiance, pour aborder ce sujet sensible avec clarté et bienveillance ;
- Penser l’hommage en établissement, pour créer un rituel collectif adapté aux valeurs de l’EHPAD ;
(À lire aussi : EHPAD ou service de soins palliatifs : 5 idées de rituels pour rendre hommage aux défunts) - ou encore Le deuil dans tous ses états, un parcours en ligne qui explore les différents visages de l’accompagnement du deuil.
Et un parcours long Référent de l’accompagnement de la fin de vie et du deuil, destiné à celles et ceux qui souhaitent devenir spécialistes et ressources au sein de leur établissement.
Ces dispositifs, en présentiel ou en distanciel, favorisent une montée en compétences relationnelles progressive, adaptée à chaque fonction : aides-soignants, infirmiers, cadres, psychologues ou animateurs.
Une compétence, mais surtout une culture
La formation ne se résume pas à l’acquisition de gestes ou de connaissances. Elle participe à construire une culture commune, une manière d’envisager la fin de vie qui traverse tout l’établissement.
« Accompagner la fin de vie, c’est d’abord une rencontre. Ce n’est pas seulement être auprès du mourant, mais être présent à ce que l’autre vit, avec délicatesse et sans peur », explique Laurence, psychopraticienne à Paris.
Ses mots disent l’essentiel : accompagner, c’est une manière d’être autant qu’un savoir-faire.
Les soignants formés au métier accompagnateur fin de vie témoignent d’un changement tangible : plus de cohésion d’équipe pluridisciplinaire, un dialogue apaisé avec les familles, des gestes plus réfléchis, une présence plus sereine.
C’est aussi un levier de reconnaissance professionnelle, dans un contexte où les métiers du soin souffrent encore d’un manque de valorisation.
Apprendre à accompagner la vie jusqu’au bout
La mort ne doit pas être un angle mort du soin.
Une formation accompagnement fin de vie en EHPAD, c’est réaffirmer qu’il n’y a pas de soin sans relation, pas d’accompagnement sans humanité.
Comme le souligne Sarah, fondatrice de Happy End à Paris, « parler de la fin de vie, c’est parler de la vie : de ce qui compte vraiment, de ce qui relie ».
Donner du sens à ces dernières pages, c’est aussi donner de la force à ceux qui les écrivent chaque jour : les équipes d’EHPAD et leurs transmission des savoir-faire essentiels.
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