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Le 4 août 2018, Kathy Simard, perd sa fille Izabelle après 31 semaines de grossesse. Un an plus tard, cette Canadienne décide de tirer du positif de cette épreuve et lance le projet Izzy bear. Son idée ? Créer des nounours pour soutenir les parents vivant un deuil périnatal. L’ours en peluche, lesté avec du sable, pèse exactement le même poids que l’enfant à la naissance.

L’effet magique du nounours pendant le deuil périnatal

« Au décès de ma fille, je ne n’étais plus capable de rien faire. Pas même me brosser les cheveux ou les dents », raconte Kathy Simard à CBC News. « Je devais trouver quelque chose pour soulager ma peine. Je cherchais partout dans la maison un objet qui pesait comme ma fille. Finalement, je ne trouvais jamais un poids satisfaisant. Alors j’ai décidé de me fabriquer moi-même un ourson ! »

« Je ne dormais pas très bien à l’époque, » confie la maman endeuillée. « Je subissais des troubles post-traumatiques. Dès que je fermais les yeux, je revivais les quatre jours qui ont précédé sa naissance. Mais la première nuit passée avec mon ourson, en le posant sur ma poitrine, je me suis assoupie aussitôt. C’était ma première nuit de sommeil depuis des mois. Le sentir sur moi me réconfortait et m’apaisait. C’était magique ! »

Lire aussi : Deuil périnatal : un livre pour soutenir les parents dans l’épreuve

Kathy partage son idée d’ours en peluche à son entourage, notamment dans son groupe de parents endeuillés. Les réactions sont enthousiastes. La maman bricoleuse commence alors à fabriquer des nounours pour ses proches touchés par un deuil périnatal. « Aider les autres me rend si heureuse », se réjouit-elle. « Et cela m’aide à surmonter ma peine. »


Un nounours magique mais pas pour tous

La demande doit expressément venir des parents et non de leurs proches. Une peluche qui reproduit le poids de son enfant peut réconforter mais elle peut aussi produire l’effet inverse. La créatrice Kathy Simard souhaite donc que sa commande relève d’une démarche personnelle. Malgré ces précautions, le concept ne fait pas l’unanimité.

« Je ne suis pas persuadée que cet ourson soit une solution », met en garde la psychologue Isabelle Godard Auray. « Le deuil périnatal est une épreuve terrible qui nécessite un accompagnement spécifique. Mais avec cet ours en peluche, on risque d’entretenir une fausse réalité et de compliquer le travail de deuil des parents. »

A ce jour, il n’est pas encore possible de commander un Izzy bear en France. Le projet se limite à la région du Saskatchewan et devrait s’étendre au reste du Canada.

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