Perdre un parent, même si on tente de s’y préparer, engendre une douleur profonde. Et il n’est pas toujours facile de trouver les bons mots pour lui exprimer ses sentiments. Que ce soit pour lui manifester votre amour, vos regrets et peut-être même vos ressentiments, voici 5 idées textes et poèmes à lire lors de votre discours à l’enterrement de votre maman.
La mort d’une mère
Elle n’est plus celle qu’on aime
Sans jalousie et sans chagrins,
Que nous trouvons toujours la même
Sous des cieux tristes ou sereins.
Celle vers qui l’on va répandre
Tout ce qu’on souffre de douleurs,
Qui les plaint, qui sait les comprendre
Et mêle ses pleurs à nos pleurs.
Celle dont le sein nous accueille,
Qui ne peut nous en repousser,
Et qui tremble comme une feuille
Au coup qui vient nous menacer.
Celle qui vit dans sa tendresse,
Qui n’existe que pour chérir,
Et dont le regard nous caresse
À l’instant qu’elle va mourir.
Celle qui depuis mon enfance
Veillait au repos de mes jours,
Qui fut ma première défense,
Dont j’étais les derniers amours.
Elle ne peut m’être rendue,
Je ne saurais la retrouver,
À moins qu’à ma mère perdue
Un ange me fasse rêver.
Où chercher autant d’obligeance ?
Cette bonté sans nulle aigreur ?
Où retrouver tant d’indulgence
Pour pardonner à mon erreur ?
Ô mère tendre et bien aimée,
Voilà qu’on ne me verra plus
Couronné de ta renommée
Et protégé par tes vertus.
Lorsqu’en ma pénible carrière
Je chancelais sur le chemin.
Pour me soutenir, bonne mère,
C’est toi qui me tendais la main.
Près de toi s’allégeait ma peine,
Tu savais la faire oublier ;
Contre l’injustice et la haine
Tu me servais de bouclier.
Car l’homme, en butte à la misère,
Peut tenir tête à ses revers
Alors que les bras d’une mère
À ses maux sont encore ouverts.
Mais la mienne quitte une scène
Dont Dieu vient de la retirer :
Sa mort est la première peine
Que sans elle je vais pleurer.
John Petit-Senn
Maternel, paternel
Ils ont usé la vie
Mais la vie n’est pas finie
Elle vit, elle rebondit.
Malgré les obstacles du parcours
En leur cœur demeure l’Amour.
Amour écrit sur leurs veines bleuies.
Trébuche sur les chemins de l’oubli
Un mot de Tendresse,
Balbutié avec maladresse,
Et qui ranime un brin de jeunesse.
Maternel
Paternel
Riment avec éternel.
Jean-Rémy Falciol
Des textes à la première personne pour s’exprimer à l’enterrement de sa maman
Présence absence
Du lointain où je te regarde, ton souvenir est presque doux, comme les lumières ambrées du souvenir, la peau des jeunes femmes, parfois je ne te vois plus, je t’ignore, je t’ai perdue, parfois tu viens à la faveur d’un rêve et tu dis quelque chose qu’aussitôt j’oublie, me laissant l’impression vague et tenace d’être passée un peu par hasard, déposer un colis sur le seuil; alors je dis « j’ai rêvé de ma mère », je parle un peu de toi, nous parlons de toi, les langues se délient, quelqu’un dit elle n’aurait pas aimé, elle aurait été si contente, tu entres ainsi dans nos conversations faciles, […] parfois je sens que tu veilles dans l’ombre à l’achèvement des choses, tu tiens ma main pour qu’elle ne tremble pas, parfois je suis heureux de vivre, j’aime le vent de l’automne, la chanson de l’eau, la lente mue des paysages.
François Emmanuel
Poème sur la mort d’une maman
Mère, chère à mon cœur, ma mère
Tu es partie et la vie en est amère
Vide et désespoir sont unis
Car sans toi, tout est fini
Je ne peux goûter à la paix
Même si le monde est parfait
Le bonheur vers l’inconnu s’en va
Me laissant seul à chaque pas
Avec mon chagrin qui ne s’éteint
Et la douleur qui m’étreint
Le soleil oublie le chemin
D’un cœur qui languit sans fin
Assis sur ta tombe je soupire
J’en oublie le temps et aspire
Au jour dernier qui unit
Et où rien ne finit
Grâce à Dieu l’éternel
Je resterai fidèle
Car l’amour maternel
Est un serment solennel
En ton sein, la vie est douce
Et si des ailes poussent
pour voler jusqu’au ciel
où brillent les étoiles éternelles
Toi, ma mère, j’irai voir
Car sans toi, ni faculté, ni pouvoir
Vivre est un désespoir
Même si pour nous c’est un devoir
Pour honorer ta mémoire
Mère, chère à mon cœur, ma mère
Vivant, sans toi, je suis mort
Et la mort est un tort
Pour ceux qui oublient le remord.
Izdihar
Un texte pour parler d’une maman qui n’a pas su nous aimer
On sait bien que les parents ne sont pas parfaits. Et on a parfois besoin de le dire, y compris le jour de leurs funérailles.
Je ne lui en veux plus
J’ai longtemps été une maison sans fondations,
une maison de carton-pâte,
qui menaçait de s’écrouler à tout moment.
J’ai longtemps été comme un arbre sans racines.
qui ne tenait debout que par la grâce de ses tuteurs
Celle qui m’avait mise au monde,
Maman, m’avait laissée partir dans le monde,
sans mode d’emploi.
Nue.
Elle avait tout simplement oublié
de me passer les clés,
de me transmettre ces petits riens,
ces trucs de femme
que l’on se glisse de mère en fille,
depuis la nuit des temps,
ces choses infimes,
murmurées,
et pourtant indispensables
pour apprivoiser la vie,
surmonter les craintes,
franchir les étapes.
Jamais elle n’a pu,
jamais elle n’a su
me prendre par la main
pour me guider sur mon chemin
de femme.
Trop de rivalité, sans doute,
Tandem hérissé:
c’était elle ou moi,
jamais elle et moi.
Longtemps, au fond de moi,
une petite fille blessée
a continué à ne pas pouvoir grandir,
éternelle mauvaise fille qui n’arrivait jamais à plaire à sa mère.
Malgré cette chose tapie
et sanglotante,
ou plutôt avec elle,
je suis devenue femme,
amoureuse,
et finalement maman.
Maman comme elle,
et pourtant tout autrement.
La petite fille désolée a enfin pu s’endormir.
Maman est morte
sans avoir jamais pu,
sans avoir jamais su
être
maman.
Mais moi, je ne lui en veux plus.
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