Le matin amer dans ma bouche
 Les mains lourdes
 stériles.
 Mes yeux glacés
 La peur du réveil
 Le cœur massif
 comme brûlé
 dans cette poitrine fracassée.
 Le souffle gorgé de larmes écarlates.
 Mes bras avides
 de serrer l’enfant rieur
 volé par la mort.
 Mes lèvres engourdies
 de ne plus dire son nom
 de baiser ses cheveux
 son front
 tout son visage radieux.
 Ce corps léthargique
 corrodé par le chagrin
 jusqu’où devrai-je le porter ?
 Je survis au milieu des autres
 sourd à l’exubérance de la vie.
Extrait de L’enfant dans les vents du monde
 Claude Couderc
