L’humusation s’invite à l’Assemblée nationale


Le 31 janvier dernier, la député Élodie Jacquier-Laforge déposait à l’Assemblée nationale, une proposition de loi visant à développer l’humusation sur le territoire français. “Ce n’est pas un sujet politique. C’est juste une nouvelle méthode funéraire répondant à une demande sociétale de préservation de l’environnement, a-t-elle expliqué lors d’une interview pour l’Obs. On vous en dit plus.

Une expérimentation française demandée…

Chez nos voisins belges, l’expérimentation a remplacé la réflexion depuis plusieurs années. Outre-Atlantique, ce n’est pas un ni deux mais bien six États américains qui ont déjà légalisé cette pratique sur leur territoire. La France, quant à elle, reste encore bien derrière en ce qui concerne d’éventuelles pistes d’expérimentation et de légalisation. Pourtant, en décembre 2021, la député avait déjà déposé un amendement afin de débuter une expérimentation. Malheureusement, celui-ci n’avait pas été adopté. “Il y avait encore de la frilosité sur cette question chez mes collègues politiques et le Conseil national des Opérations funéraires, le CNOF.”, a-t-elle expliqué au journaliste de l’Obs.

Cette nouvelle proposition de loi déposée par Élodie Jacquier-Laforge a donc un objectif bien précis :

“Lancer une expérimentation afin de définir le cadre juridique en termes de formation aux techniques de compostage, d’en définir les lieux de recueil du corps vis‑à‑vis des habitations ou des nappes phréatiques, comme cela est déjà légalement encadré pour la crémation et l’inhumation.”


… pour répondre à une urgence écologique

Comme le rappelle la proposition de loi, “la crémation dégage près de 3 % des émissions annuelles de CO² d’un citoyen, l’inhumation quatre fois plus.” Il est impératif d’explorer d’autres modes de sépultures afin d’en dégager une solution plus écologique. Du côté des français et françaises, la demande croissante d’une alternative moins polluante prouve la pertinence d’une telle réflexion.

En septembre 2022, le sondage réalisé par l’association Humo Sapiens, pour une mort régénérative en partenariat avec la MAIF relevait que non seulement :

  • 73% des Français disent vouloir une mort écologique;
  • Mais aussi que 46% seraient prêts à recourir à l’humusation ou une autre technique de compostage humain.

Il était grand temps que les politiques s’emparent du sujet. Reste à suivre le chemin de cette proposition de loi jusqu’à une possible légalisation de l’humusation…

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