Mort inattendue du nourrisson (MIN) : le chemin à suivre


MIN ou MSN ?

Au décès de votre bébé, vous allez être confronté à des termes qui ne vous sont pas familiers. Doit-on parler de mort inattendue (MIN) ou de mort subite du nourrisson (MSN) ?

La MIN comprend toutes les raisons médicales qui auraient pu causer le décès de votre bébé, qu’il soit volontaire ou involontaire, comme par exemple un syndrome du bébé secoué, un volvulus, un virus ou une bactérie, une insuffisance respiratoire ou cardiaque, etc.

Quand la raison du décès est inexpliquée, le corps médical vous annoncera une mort subite (MSN).


La rencontre avec le corps médical

Avant de pouvoir revoir votre enfant, un entretien préalable va vous être proposé avec des puéricultrices, médecins et docteurs afin de faire le point sur la situation, sur votre ressenti et de vous expliquer les premières démarches qui vont être entamées (analyses préliminaires : scanner, radio, prises de sang, ponction, biopsie, etc.).

Ils vous demanderont également votre autorisation pour réaliser une autopsie médicale (que vous avez le droit de refuser). Cette autopsie peut être également exigée par l’institution judiciaire.

Vous pourrez demander à voir votre bébé, le porter, lui faire sa dernière toilette et l’habiller. Faites selon votre ressenti et profitez de ces derniers contacts avec lui.

Les personnes à prévenir après le décès

Il est parfois difficile de choisir les mots, pour prévenir sa famille et ses proches, mais laissez-vous guider par votre instinct. Ce drame peut provoquer, chez certains, un choc émotionnel, qui vous rendra incapable de l’annoncer. Dans ce cas, faites-vous aider par les personnes qui vous entourent (conjoint(e), amis, pompiers, corps médical, etc.).

Sachez que la publication d’un avis de décès dans les journaux peut coûter jusqu’à 300 €. Il est également important que vous préveniez votre employeur afin de déclencher votre congé de décès (7 jours ouvrés) et votre congé de deuil (8 jours calendaires).

En cas de doute sur la responsabilité de quelqu’un

Si vous avez un doute sur la responsabilité d’une tierce personne (assistante maternelle, baby-sitter, etc.), n’hésitez pas à avertir l’institution judiciaire (gendarmerie, police) du décès de votre bébé. Vous pouvez demander à figer les lieux du décès et exprimer votre volonté future de porter plainte.

Faites confiance à votre instinct de parent et à vos pressentiments.

Découvrez le témoignage de Julie, maman de Léo, décédé d’une mort subite du nourrisson

Les aides financières mises en place

Pour surmonter financièrement ce drame, sachez qu’il existe quelques aides, comme la CAF qui verse par exemple une allocation en cas de décès d’un enfant, comprise entre 1000 à 2000 €, selon vos ressources, et certaines prévoyances employeur qui peuvent verser un capital décès.

Vous pouvez également bénéficier d’une aide, si vous aviez prescrit ou déclaré votre bébé dans vos contrats d’assurance ou bancaire. Enfin, certaines complémentaires santé peuvent vous verser un capital décès. Vous pourrez aussi être surpris par la solidarité qui naît parfois d’un tel drame.

De la chambre mortuaire au choix d’un prestataire funéraire

La chambre mortuaire est obligatoirement associée à une structure publique (établissement de santé), alors que les pompes funèbres sont des prestataires de services. Certains établissements de santé offrent le « séjour » de votre enfant dans leur établissement.

Vous pourrez apporter des affaires pour changer votre enfant, personnaliser son lit, sa chambre et surtout profiter de ces instants en toute intimité. 

Le dernier lieu de repos de votre enfant

Il va falloir maintenant réfléchir à la façon d’inhumer votre bébé. Vous avez la possibilité de crématiser ou d’enterrer votre enfant dans une concession.

  • Pour une crémation, il sera possible d’enterrer l’urne, de la déposer dans un colombarium, de disperser ses cendres dans le jardin des souvenirs ou encore dans la nature. Cela coûte entre 500 et 1000 €.
  • Si vous optez pour une inhumation, la concession, peut être individuelle, collective ou familiale.

Ces choix seront abordés au cours d’un entretien avec les pompes funèbres que vous aurez choisies. Certaines mairies offrent la concession et si c’est le cas, c’est souvent pour une durée illimitée.

Une fois le cimetière et la concession choisis, un marbrier est désigné afin de réaliser le caveau de votre enfant. Les prix des caveaux sont variables en fonction de la taille de votre bébé.

L’un des derniers choix et pas des moindres, est de choisir l’urne ou le cercueil de votre bébé. Faites attention et protégez-vous de certains propos qui peuvent être parfois maladroits, tels que : « quel cercueil préférez-vous ? ».

La cérémonie d’obsèques

C’est le moment de passer l’épreuve du « Au revoir» ou de l’« Adieu ». Cette cérémonie, qu’elle soit laïque ou religieuse, marque un moment important du départ de votre bébé. C’est une étape particulièrement triste et éprouvante.

Essayez de dégager du temps pour organiser la cérémonie. Vous pouvez par exemple rédiger un livret pour votre bébé afin d’y glisser des poèmes, des textes (littéraires ou religieux), réaliser un diaporama de photos souvenirs, passer une musique qui vous rappelle les moments passés avec lui… Profitez d’être entouré pour vous faire aider.

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Le monument funéraire

Un des choix les plus importants que vous aurez à faire pour votre enfant est celui de choisir son monument funéraire.

Les résultats préliminaires des analyses médicales

Après quelques semaines (3 à 4 semaines), l’hôpital prendra contact avec vous, afin de vous annoncer les conclusions des prélèvements et radiologies, effectués sur votre enfant le jour de son arrivée à l’hôpital.

Dans certains cas, les résultats permettent de connaître la raison médicale du décès.  Mais, dans d’autres, il faudra attendre les résultats de l’autopsie pour en savoir plus sur les causes du décès.

L’annonce du résultat de l’autopsie

Il s’agit probablement du dernier rendez-vous que vous endurerez avec le corps médical et le plus difficile à vivre depuis le décès. Entendre les résultats du médecin, ne suffit pas forcément à les accepter. Il faudra un certain temps à votre esprit pour intégrer toutes ces informations. Surtout, évitez de vous culpabiliser ou d’avoir des regrets.

Des questions que vous vous poserez

Comment avancer sans notre bébé ? Que faire du reste de notre vie ? Que penseront les gens si nous essayons d’avoir un nouvel enfant ? … Pleins de questions vous viendront à l’esprit. Prenez-les, les unes après les autres, et ne précipitez pas les choses…

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Les personnes qui peuvent vous aider

Ce drame fait maintenant partie de votre vie et il peut être compliqué de vivre avec.

  • N’ayez pas honte de vous faire aider par une personne neutre et externe. Certaines structures, telles que l’hôpital, la CAF, la CPAM ou autres, vous le conseilleront.
  • Des aides médicamenteuses peuvent également vous êtes prescrites, afin de soulager cette douleur quotidienne.
  • Enfin, il existe également différentes associations spécialisées dans le deuil, proposant notamment des groupes de parole, des ateliers ou des discussions libres.
  • Sachez également que des professionnels de l’accompagnement du deuil sont là pour vous écouter. Retrouvez les professionel.les sélectionné.es par Happy End en effectuant le parcours « Je vis un deuil ».

Des enfants vite oubliés… par les autres

Nos souvenirs sont les preuves ultimes du passage de nos bébés sur Terre et personne n’a le droit d’effacer cette existence. Certaines administrations feront ce choix sans votre consentement. Beaucoup diront que la manipulation a été traitée automatiquement ou qu’il est informatiquement impossible de maintenir votre enfant sur votre session. Il existe des associations pour défendre vos droits, qui se battent pour faire changer les choses. C’est le cas de Naître et Vivre, qui accompagne les parents endeuillés après la mort de leur bébé et qui lutte contre la mort inattendue du nourrisson.

Sachez que pour la CAF et la CPAM, il est possible de maintenir votre enfant, avec la mention « Décédé ». Pour le service des finances publiques, votre bébé sera valorisé sur l’année en cours et l’année suivante.

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La suite de la plainte

Au vu des dépositions auprès de l’institution et de la décision du procureur de la République, une affaire judiciaire pourra être ouverte pour différents chefs d’accusation tels que « homicide volontaire ou involontaire » par négligence, par omission.

Cet article a été réalisé par Florian et Jessica Beautemps, auteurs du compte Instagram Infographie de la Min qui a pour mission d’aider les parents endeuillés suite à une mort inattendue du nourrisson, à récolter des témoignages et à échanger.  Vous pouvez également leur écrire à cette adresse infographiedelamin@gmail.com. 

Si vous avez besoin de soutien, il existe des groupes de parole spécialisés dans l’accompagnement du deuil et des thérapies pouvant vous aider dans cette phase difficile : EMDR, sophrologie, intégration du cycle de la vie, l’EFT

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