Deuil chez les gorilles : les primates aussi pleurent leurs proches


Le deuil et les rituels funéraires ne sont pas réservés aux humains. La preuve avec ces images filmées à l’Orphelinat Chimfunshi de la vie sauvage en Zambie. On y voit un groupe de chimpanzés orphelins découvrir Thomas, 9 ans, décédé d’une mort naturelle. Observés par les primatologues Edwin van Leeuwen et Katherine Cronin de l’Institut Max Planck, ce groupe créé autour du chimpanzé décédé forme une assistance silencieuse et l’une d’entre eux lui procure même des soins de bouche. Comme l’affirmait le primatologue Frans de Waal, professeur d’éthologie à l’Université Emory d’Atlanta à Science et vie : « Les chimpanzés sont très conscients de la mort de l’autre. Les grands singes sont conscients du caractère irréversible de la mort et connaissent la dépression ».

Les gorilles en deuil peuvent vivre un état dépressif

En Ecosse, des scientifiques de l’université de Stirling avaient déjà  observé le comportement de chimpanzés face à la mort de l’un d’entre eux. Ils en avaient conclu que l’attitude des grands singes face à ce genre de drames était très proche de celle des humains. Malgré un cerveau au volume quatre fois inférieur au nôtre, le chimpanzé constitue l’espèce animale la plus proche de l’Homme avec 98,5% de gènes communs. Pas étonnant alors qu’ils aient conscience de la mort d’autrui et manifestent de l’empathie.  Ces scientifiques avaient filmé Pansy, une femelle très âgée, en fin de vie. Présents lors de ses derniers instants, les trois autres singes lui secouaient doucement les épaules pour s’assurer qu’elle était toujours vivante, lui caressaient la tête et l’installaient confortablement, la lavaient… Suite à sa mort, le groupe a manifesté les symptômes d’un état dépressif. Troubles du sommeil, agitation…


Ils manifestent aussi de l’attention à des étrangers

Mais ces manifestations ne sont pas réservées aux congénères qu’ils ont déjà côtoyé. Récemment, une équipe de scientifiques a observé un groupe de gorilles en deuil au Rwanda, suite au  décès de deux de leurs semblables, et celui d’une troupe de gorilles des plaines orientales face au corps d’un gorille qui leur était étranger. L’hypothèse de départ était que les premiers exprimeraient plus de signes de chagrin auprès des congénères qu’ils avaient déjà côtoyés, surtout ceux qui étaient proches des défunts. En réalité, les gorilles ont présenté un comportement plus ou moins identique. «  Les animaux étaient généralement assis près des corps et les fixaient, mais ils les ont aussi reniflés, poussés du doigt, fait leur toilette ou léchés. Le plus surprenant était assurément de voir à quel point les comportements envers les corps de membres du groupe et envers un individu supposément extérieur étaient similaires « .  Ce comportement est d’autant plus remarquable lorsqu’on sait que les gorilles se méfient des individus ou groupes étrangers et ont tendance à se conduire de manière agressive envers eux dans la vie de tous les jours, souligne Amy Porter, primatologue qui a mené l’étude.

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